Qu'est-ce que l'ingérence humanitaire ?

• L’ingérence constitue « l’immixtion sans titre d’un Etat ou d’une organisation intergouvernementale dans les affaires qui relèvent de la compétence exclusive d’un Etat tiers ».

 

• Une violation massive des droits de la personne doit conduire à la remise en cause de la souveraineté des États et permettre l’intervention d’acteurs extérieurs, humanitaires notamment

 

• A noter que ni le droit ni le devoir d’ingérence ne sont mentionnés dans le Droit Humanitaire International

 

1967, un tournant majeur : la guerre du Biafra

En 1967, commence au Nigéria, une guerre civile avec le Biafra sécessioniste. Bientôt, le Biafra se trouve coupé de tout; aucun vivre n'y arrive. Lorsque les premières photos des ravages de la famine paraissent dans la presse, c'est un électrochoc.

En 1968, la Croix Rouge Française envoie une équipe médicale au Biafra, dont font partie Bernard Kouchner, Xavier Emmanuelli, Max Récamier.

 

Ceux-ci, contre les principes habituels de la Croix Rouge (neutralité, impartialité) décident de témoigner et de sensibiliser. 

Prendre position, alerter, témoigner, "vaincre" les frontières, les "renverser" si nécessaire, c'est le crédo de ces médecins qui en 1971, fondent Médecins Sans Frontières.

Un concept central dans cette action : l’ingérence humanitaire.

 

La place des ONG dans le monde bipolaire

 

Comme on l'a vu, l'après-guerre est une période d'éclosion des ONG. Le mouvement humanitaire qui est né dans un contexte de conflits armés, autrement dit dans des situations d'urgence, évolue peu à peu vers un humanitaire de développement.

Le contexte de la guerre froide est marqué par la prévalence des frontières, et le respect absolu de la souveraineté des Etats.

Le monde est très nettement délimité entre deux Blocs. Les ONG de l'Ouest ne peuvent pas intervenir à l'Est. Les tensions exacerbées entre les superpuissances américaine et soviétique limitent les marges des manoeuvre des ONG.