UA-19651633-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Interventions militaires au nom de l'humanitaire

    Dans la droite ligne du développement de l'humanitaire d'Etat, se mettent en place des interventions armées motivées par des "crises humanitaires"; les Etats reprennent à leur compte le droit d'ingérence.

    On peut citer :couv du time restore hope.jpg

    - Intervention en Irak en avril 1991 après que le Conseil de sécurité a invoqué une « menace contre la paix et la sécurité internationales » (résolution 688 du Conseil de sécurité).
    - Opération « Restore Hope », menée en Somalie à partir de la fin 1992 (résolution 794),
    - Opération Turquoise menée par la France au Rwanda en 1994.

    > En savoir plus sur le site Opérations de paix

    Ces opérations seront très souvent critiquées. La militarisation de l'humanitaire est une des questions centrales de l'avenir de l'humanitaire. La confusion qui apparaît entre les forces armées et les ONG conduit en effet à une remise en cause des humanitaires par les populations.

    Un nouveau problème de "frontières" surgit ainsi.

     

  • La professionnalisation de l’humanitaire

    • Comme nous l’avons vu lors de la première séance avec l’exemple de Médecins Sans Frontières, les organisations humanitaires ont connu un mouvement progressif de professionnalisation.
    • A l’origine, nous l’avons évoqué, les organisations humanitaires ont été créées par ce que l’on pourrait appeler des « hommes et femmes de bonne volonté », ayant de fortes convictions humanistes (soit liées à la religion -->forme de charité ; soit à une philosophie ; soit liée à une idéologie, souvent très marquée à gauche).
    • Or il est peu à peu apparu que pour être le plus efficace possible, les ONG avaient tout intérêt à être structurées, organisées, encadrées. Si la bonne volonté, le souhait de venir en aide, de contribuer à un monde meilleur, restent des motivations importantes, il s’agit aussi de tenir compte des réalités de terrain, parfois très complexes et difficiles (y compris psychologiquement)...certaines compétences deviennent de ce fait indispensables.
    • Si l’on prend l’exemple de MSF, c’est l’apparition des métiers de la logistique qui permet à l’association de réellement sortir de l’ « amateurisme » (rappelons qu’aujourd’hui, MSF peut mobiliser une flotte de 70 avions !).
    • De manière générale,  la logistique transforme profondément les modalités d’actions ; les ONG  développent une véritable expertise de terrain, grâce à des professionnels formés et préparés à l’urgence.
    • La professionnalisation est également liée à la taille grandissante des ONG. Il faut désormais pour les fonctions siège, des postes de type comptable, contrôleur de gestion, juriste, responsable communication, responsable marketing, comme on en trouve dans le secteur privé.
    • Dans la plupart des grosses ONG, les salariés/ volontaires qui partent en mission sont eux aussi très souvent formés (interculturalité, gestion des risques, etc.).

     

    Le mouvement de professionnalisation de l’humanitaire est parfois critiqué, certains y voyant une transformation de l’humanitaire en business. Nous y reviendrons dans la 2e séance.

  • Naissance de l'"humanitaire d'Etat": le cas de la France

    A partir de la fin des années 1970, les grandes démocraties intègrent de plus en plus dans leur politique étrangère des principes d'actions ou des messages, nés dans la sphère des ONG.

    • Une illustration : le discours de Mexico en 1981 de François Mitterrand :
      « Il existe dans notre droit pénal un délit grave, celui de non-assistance à personne en danger. En droit international, la non-assistance aux peuples en danger n'est pas encore un délit. Mais c'est une faute morale et politique qui a déjà coûté trop de morts et trop de douleurs à trop de peuples abandonnés pour que nous acceptions à notre tour de la commettre. »

    La question des droits de l'homme notamment s'installe sur la scène politique... et au gouvernement.

    • 1986 : entrée au gouvernement de Claude Malhuret, président de Médecins sans frontières, comme secrétaire d'État aux Droits de l'homme,
    • 1988 : Bernard Kouchner, président de Médecins du Monde, devient secrétaire d'État à l'Action humanitairekouchner.jpg

     

    NB : le secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme, installé au sein du Ministère des Affaires Etrangères, à partir de 2007, a été supprimé en juin 2009.