Rapport au temps, à l'espace physique et à la nature en Amérique latine

    1 . Quel rapport au temps ? 

En Amérique latine, prévaut presque partout le temps polychronique, qui se caractérise par la simultanéité des activités, le non-respect des agendas ou programmes : c’est l’individu qui prime, dans ses interactions avec les autres.

• CONSEQUENCE : la ponctualité est une notion toute relative !

Deux gouvernements ont lancé des campagnes contre les retards systématiques ! Equateur et Pérou
Pour lutter contre l’« Heure équatorienne » , le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de lutte contre cette coutume. Une même initiative a été lancée au Pérou en 2007

 

     2.  Quel rapport à l’espace « physique » ?

Chaque culture a une vision du territoire géographique des corps.
Notions de frontières invisibles qui définissent le territoire individuel : selon les cultures, elle varie entre 45 et 125 cm.

En Amérique latine, l’espace physique varie :

• Par ex. en Argentine ou au Brésil, l’abrazo (l'étreinte amicale) et la bise font partie de la culture. La proximité des corps ne pose aucun problème
• Dans les cultures andines, beaucoup plus de distance, de recul.

 

     3.  Quel positionnement par rapport à la nature ?

De nombreuses cultures considèrent la nature comme sacrée, et pensent que les phénomènes du monde s’expliquent par un ensemble de raisons visibles et invisibles

Dans les Andes, on parle de Pachamama, la Terre-Mère. Elle est implorée lors des semences par ex. Autre exemple : le tinku en Bolivie

Les cultures andines vouent également un profond respect aux ancêtres (qui vivent dans le monde invisible). Le « nous » comprend non seulement les êtres humains mais tout ce qui vit dans les univers visibles et invisibles, les membres de la nature et les déités (cf. Edith Sizoo, Ce que les mots de disent pas)

Par ex. certains paysans andins considèrent leurs pommes de terre comme leurs filles, les montagnes, comme les grands-parents… Dans certains cas, le sol lui-même peut être considéré sacré (d’où des conflits parfois violents) : cas de la forêt amazonienne, par ex., qui pour les Indiens sont le lieu d’habitation des divinités.                                              

                                                                                                 La Pachamama

>> A savoir : c'est au nom de la Pachamama qu'Evo Moralès a refusé de signer l'accord de Cancun sur la lutte contre le réchauffement climatique en décembre 2010. En savoir plus

 

 

A quoi sert l'approche interculturelle ?

Nous vivons dans un monde de plus plus globalisé, avec des échanges toujours plus nombreux…
L'univers professionnel conduit de plus en plus à travailler avec des personnes d’horizons différents…
D’autant plus, lorsque l’on travaille dans le domaine humanitaire.

Ces échanges sont souvent accompagnés de quiproquos, malentendus ou de réels conflits culturels.

L’approche interculturelle permet de :

• Dépasser la linguistique
• Eviter les conflits
• Etre constructif !

 

Avec quoi se définit et se construit la culture ?

• La langue
• L’histoire
• La géographie
• La politique
• La religion / valeurs et principes philosophiques
• La sociologie: place d’individu, etc.; sens de la hiérarchie; importance du don; place de l’homme et de la femme; etc.
• Le rapport des hommes au temps, à l’espace, à la nature

Muhammad Yunus limogé de sa propre banque

Coup de tonnerre dans la microfinance.

Muhammad Yunus, considéré comme le "père" de la microfinance, et prix Nobel de la Paix en 2006 vient d'être renvoyé de la Grameen Bank, qu'il avait fondée en 1983
C'est la Banque centrale du Bangladesh, qui dispose de larges pouvoirs, qui est à l'origine de ce renvoi, dont les raisons paraissent pour le moins contestables.

De fait, depuis plusieurs années, une très forte tension opposait le premier ministre du pays, Mme Sheik Hasina, au professeur Yunus. Ce limogeage est vu par les observateurs comme une véritable cabale politique.

Le prix Nobel a annoncé qu'il allait contester cette décision en justice. La Grameen Bank a fait part de son soutien à Muhammad Yunus, en annonçant dans un communiqué qu'il restait à l'heure en poste (allant ainsi contre la décision de la Banque centrale).

L'affaire est à suivre, car elle pourrait avoir de très lourdes conséquences dans un secteur de la microfinance déjà ébranlé au cours des derniers mois par le scandale SKS.

> En savoir plus sur l'affaire Yunus